Bonjour à tous
En ce dimanche matin, TIM tient à vous présenter le travail de Hurst et collaborateurs qui est à l’origine d’une récente découverte de de bactéries qui seraient liées au cancer de la prostate. Cette découverte représente un grand espoir pour mettre au point de nouveaux traitements contre cette maladie!
Le cancer de la prostate fait partie des cancers les plus fréquents chez les hommes et est à l’origine de plus de 250.000 décès annuel à travers le monde. Dans le but de comprendre si le cancer est plutôt agressif, la prise en charge consiste à analyser des échantillons sanguins ou des prélèvements de tissus cancéreux par biopsie. Mais il n’est pas toujours possible de déterminer la nature de la tumeur. Or, ce diagnostic est crucial.
On soupçonne les bactéries de jouer un rôle dans le développement de plusieurs types de cancer, et des associations entre la présence de bactéries particulières et le cancer de la prostate ont été signalées.
Pour fournir une meilleure caractérisation du microbiome de la prostate et de l’urine, et étudier le potentiel pronostic des bactéries, Hurst et collaborateurs ont évalués les microbiomes en réalisant des cultures anaérobies, analyses 16S au niveau de la population, RNA-seq et séquençage de l’ADN du génome entier des échantillons d’urine de patients ayant un cancer ou non.
En comparant les résultats, ils ont repéré la présence de cinq espèces différentes de bactéries (Anaerococcus, Peptoniphilus, Porphyromonas, Fenollaria et Fusobacterium) liées à la progression rapide de la maladie. Aucune d’entre elles n’a besoin d’oxygène pour survivre. Certaines d’entre elles n’avaient jamais été découvertes jusqu’à présent. Les hommes qui présentaient au moins une de ces bactéries dans leur urine, dans leur prostate ou dans le tissus cancéreux, avaient un risque 2,6 fois plus élevé que les autres de voir leur cancer encore au stade précoce progresser rapidement vers un stade avancé de la maladie.
L’équipe s’est désormais fixée pour but de développer un test rapide qui permettrait de détecter une signature pour les cinq bactéries identifiées. Ce dépistage, s’il est réalisé assez précocement, permettrait de détecter à temps les cancers de la prostate très agressifs et de gagner du temps pour démarrer un traitement. Il existe déjà ce genre de tests pour Helicobacter pylori dans le cancer de l’estomac, ainsi que des tests pour le papillomavirus.