Voir article de la nouvelle république:
https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/poitiers-une-avancee-majeure-face-au-cancer-du-pancreas?fbclid=IwAR1n6CGnkZuMDDJG9z28UuC9HtaXz44nNOLDxEtMAyNLs703giMxJVJ2d10

Poitiers. La société Seekyo et l’équipe de recherche de Sébastien Papot ont breveté un anticancéreux. Les résultats exaltent les espoirs de la médecine.

Le cancer du pancréas : 15.000 nouveaux cas par an. Une estimation inquiétante, surtout lorsque l’on constate sa progression fulgurante dans la société. Au point de parler d’épidémie croissante. « En 40 ans, on observe une multiplication par 6 des détections sans que l’on ne puisse l’expliquer, confie le Pr Sébastien Papot, chercheur à l’Institut de chimie des milieux et matériaux de l’université de Poitiers (IC2MP). Certains évoquent les changements environnementaux entre pollution et alimentation. » Toujours est-il que ce cancer demeure le plus agressif pour lequel les bonnes nouvelles sont rares dans l’évolution des soins. Mais le professeur et sa société Seekyo viennent de réaliser de nouvelles avancées dans le traitement du cancer du pancréas chez l’adulte avec le dépôt d’un nouveau brevet en avril dernier. En somme, un nouvel espoir.
Avec de mauvais pronostics, c’est à petits pas que la médecine devait appréhender jusque-là les patients, notamment par le traitement classique – chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie – décontenancée par le faible taux de rémission. « 20 % des cas sont opérables, précise Sébastien Papot. Et encore, quand la maladie est détectée assez tôt, souvent par hasard. » La survie moyenne ne dépasse pas les 12 mois.


“ Médicament intelligent ” : une tête chercheuse

La révolution de Seekyo : la vectorisation thérapeutique. « Nous passons par la création de nouvelles molécules anticancéreuses capables de chercher, détecter et détruire les tumeurs sans affecter les tissus sains. » Ces vecteurs sont sélectifs et conçus pour libérer de puissants agents anticancéreux uniquement en présence de la tumeur. En langue vernaculaire, on parle de « médicament intelligent ». Une tête chercheuse dont les applications dépasseraient le cancer du pancréas.
Si le professeur poitevin convoque toute la prudence – « Les espoirs meurent toujours en dernier » – les résultats obtenus sur des modèles de cancers humains (sein, cou et pancréas donc), testés sur des souris, sont plus que robustes.


Sans effets secondaires

« La régression de la tumeur est totale et s’inscrit dans la durée sur trois souris sur huit. Pour les cinq autres, l’état est encourageant », précise le professeur. Avec un avantage majeur : une efficacité certaine, sans effets secondaires alors que la chimiothérapie classique butte encore face à la montagne qu’est le cancer du pancréas. Mais il reste encore du chemin avant de confirmer ces résultats sur l’être humain. En pleine levée de fonds afin de poursuivre les tests, « une mise sur le marché pourrait prendre entre six et huit ans ».


La société Seekyo, start-up fondée en 2018, travaille en lien avec l’université de Poitiers et le CNRS et bénéficie d’une aide de la Nouvelle-Aquitaine pour ses recherches thérapeutiques sur le cancer.